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La Confiance en Soi :Au-delà de l'Ego, les Racines de l'Être

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    Admin
  • 18 juil.
  • 5 min de lecture
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Le Graal de notre époque semble être la confiance en soi. On la cherche partout, dans les livres de développement personnel, les séminaires, les coachings. Et pour la construire, on nous propose tout un arsenal de techniques : la méthode Coué, les "power poses" devant le miroir, la visualisation de nos succès futurs... Ces méthodes partent toutes d'une même idée : la confiance se bâtit de l'extérieur, comme un mur, brique par brique. C'est un exercice de volonté de l'ego. C'est l'image d'une façade de cinéma : impressionnante de loin, mais qui cache un vide précaire et qui menace de s'effondrer à la première bourrasque de vent.


Et parfois, cela semble fonctionner, le temps d'une réunion ou d'un rendez-vous. Mais pourquoi, si souvent, cet édifice est-il si fragile ? Pourquoi la petite voix du syndrome de l'imposteur continue-t-elle de murmurer à la moindre erreur : "Tu vois, je te l'avais bien dit, tu n'es qu'une fraude" ? La réponse est simple : parce que nous essayons de bâtir un étage sur une maison dont les fondations sont fissurées. Et pour comprendre ces fissures, il faut oser descendre dans les caves de la psyché, là où la psychanalyse a allumé les premières lumières.


Les Fondations Inconscientes : le Conflit selon Freud


Avant de vouloir "construire" la confiance, il faut comprendre ce qui l'empêche d'éclore naturellement. Freud fut le premier à nous montrer que nous ne sommes pas maîtres en notre propre demeure. Notre confiance, ou son absence, est profondément liée aux conflits qui se jouent dans notre inconscient, entre nos pulsions (le Ça), notre conscience morale (le Surmoi) et l'instance qui tente de négocier entre les deux (le Moi). Un Surmoi écrasant, hérité d'une éducation trop sévère, agira comme un juge intérieur impitoyable, sapant toute initiative à la racine. "Ne te prends pas pour ce que tu n'es pas !", murmure-t-il. À l'inverse, un Moi faible, submergé par l'angoisse, sera incapable de s'affirmer dans le monde. La "confiance en soi" n'est donc pas un simple trait de caractère, mais l'équilibre dynamique et fragile de notre appareil psychique.


La Structure du Désir : les Piliers selon Lacan


C'est Lacan qui nous donne les clés les plus profondes pour comprendre la structure même de ces fondations. Pour lui, tout part du Désir de l'Autre. Le premier "Autre" pour l'enfant, c'est sa mère. Le nourrisson vit dans un état de fusion, cherchant à être l'objet qui comble le désir de sa mère, à être tout pour elle. Il n'a pas encore de désir propre ; il est le désir de sa mère. C'est un état nécessaire, mais qui, s'il perdure, est aliénant. On ne peut pas avoir confiance en "soi" si ce "soi" n'est pas encore né, s'il n'est que le reflet du désir d'un autre.


C'est ici qu'intervient la fonction capitale du Père symbolique, ce que Lacan nomme le "Nom-du-Père". Il ne s'agit pas nécessairement du père réel, mais de la fonction qu'il représente : la Loi, le "non" qui vient séparer l'enfant de la mère. Ce "non" n'est pas une castration frustrante ; c'est un "non" fondateur. Il dit à l'enfant : "Tu n'es pas tout pour ta mère, et ta mère n'est pas tout pour toi. Il y a un monde à l'extérieur, avec ses règles, son langage." Le Nom-du-Père est ce qui nous arrache à la fusion originelle et nous fait entrer dans l'ordre symbolique, dans la culture, dans la société.


Quand cette fonction paternelle est bien intégrée, elle nous donne une colonne vertébrale psychique. Elle nous structure. Elle nous donne la permission d'avoir notre propre désir, distinct de celui de nos parents. C'est le fondement de notre autonomie et de notre capacité à prendre notre place dans le monde. Mais si ce Père symbolique a été absent, défaillant, ou au contraire écrasant, la structure est bancale. Soit nous restons "collés" au désir de l'autre, cherchant éternellement une approbation extérieure; soit nous manquons de limites, incapables de nous affirmer ; soit nous sommes écrasés par une loi intérieure tyrannique. Le manque de confiance en soi est presque toujours le symptôme d'une faille dans cette structure symbolique originelle.


Jung et le Chemin de l'Individuation : Réunir les Opposés


Si la psychanalyse freudienne et lacanienne nous donne les clés pour comprendre les fractures et les structures de notre histoire, Jung nous offre la carte pour le chemin de la réunification. Pour lui, la véritable confiance ne se trouve pas en renforçant l'ego, mais en le mettant au service d'un centre plus vaste : le Soi. Et le chemin pour y parvenir est le processus d'individuation, le Grand Œuvre de toute une vie.


Ce chemin commence, paradoxalement, par la rencontre avec notre Ombre. L'Ombre, c'est tout ce que la psychanalyse appelle le "refoulé", tout ce que notre ego, pour se conformer au désir de l'Autre, a rejeté : notre fragilité, notre colère, notre jalousie, mais aussi notre puissance et notre ambition. Tant que nous fuyons cette part de nous, nous sommes divisés, vivant dans la peur d'être démasqués.


L'individuation, c'est aussi un travail sur nos polarités intérieures, ce que Jung nomme l'Anima (le féminin) et l'Animus (le masculin). Pour un homme, avoir confiance en soi ne signifie pas seulement développer sa force et sa logique (Animus), mais aussi intégrer sa capacité à ressentir, à être en relation, à être intuitif (Anima). Pour une femme, cela ne signifie pas seulement développer son empathie et sa réceptivité (Anima), mais aussi sa capacité à s'affirmer, à poser des limites, à agir dans le monde (Animus). La vraie confiance naît de ce mariage intérieur.


Une Confiance Incarnée, au-delà des Mots


La confiance qui émerge de ce travail est d'une nature toute différente. Elle n'est pas arrogante, elle est tranquille. Elle ne dépend plus des validations extérieures, car elle est ancrée dans la certitude intérieure d'être "entier". Elle ne craint plus l'échec, car elle sait que l'échec est une information, une redirection, pas une condamnation de sa valeur. Elle ressemble à un arbre centenaire : ses racines plongent profondément dans la terre de son histoire, y compris dans la boue de son ombre freudienne et dans le terreau de son langage lacanien, ce qui lui permet de s'élever haut vers le ciel et de résister aux tempêtes.


C'est ce travail d'enracinement, qui allie la finesse de la psychanalyse et la vision unificatrice de la psychologie des profondeurs, que nous guidons au sein de mon école. Nous n'offrons pas de "trucs et astuces" pour polir la façade. Nous proposons un véritable chantier de restauration de vos fondations. Si vous sentez que les techniques de surface ont atteint leurs limites et que vous êtes prêt à entreprendre ce travail – celui de dialoguer avec votre inconscient, de vous libérer du regard de l'Autre et de vous unifier –, alors vous êtes au bon endroit. Je vous invite à découvrir notre approche, un chemin exigeant mais libérateur pour cesser de "construire" votre confiance, et commencer enfin à l'incarner.

Le chemin

62 rue Adrien Lagourgue

97424 Saint leu

60 rue André Nouet

95330 Domont

07.88.77.25.27

AVERTISSEMENT: L'ensemble des prestations proposées ne constitue en aucun cas des soins médicaux et ne peut se substituer à un traitement médical prescrit par un professionnel de santé.

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